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  • Gaz de schiste: des risques maîtrisables, selon l'Académie des sciences

    Publié le 22 Novembre 2013  





    Plate-forme de forage du pétrolier américain Hess Oil à des fins d'extraction
    de gaz de schiste, à jouarre (Seine et Marne)
    Crédit photo © Fourny / Andia.fr / © Fourmy / Andia.fr


    L'Académie des sciences s'est lancée de plain-pied dans la polémique sur les gaz de schiste, en publiant jeudi un rapport qui demande qu'un «effort de recherche» national soit mené sur le sujet afin d'envisager une exploitation sûre et non polluante de ces ressources. L'institution demande pour cela la création d'une «autorité scientifique indépendante et pluridisciplinaire» qui évaluerait le niveau des réserves existantes ainsi que les méthodes d'exploitation. 

    Contrairement aux gaz naturels dits «conventionnels», qui sortent tout seuls du sol lors d'un forage, les gaz de schiste sont piégés dans des roches peu perméables. Ils ne peuvent être exploités qu'en fracturant la roche qui les contient, et cette fracturation est faite en injectant de grandes quantités d'eau. Or, la loi du 13 juillet 2011 interdit l'usage de la fracturation hydraulique, ce qui empêche toute exploration qui pourrait permettre d'estimer de manière fiable les réserves exploitables dans le sous-sol français. 

    «Les conséquences positives pour l'économie qui pourraient résulter, pour la France, d'un développement des gaz et huiles de roche-mère (aussi appelés gaz et huiles de schiste, NDLR) sont trop importantes dans la situation de crise actuelle pour qu'on puisse rejeter a priori, sans un examen attentif, cette ressource potentielle», affirment les académiciens. Sans en faire une énergie miracle, le rapport explique que le gaz de schiste est moins polluant que le charbon pour compenser l'intermittence des sources d'énergies renouvelables.

    Le document rappelle que les terrains sédimentaires du Bassin parisien ainsi que du sud-est de la France contiendraient jusqu'à 5 100 milliards de mètres cubes de gaz de schiste, ce qui représenterait 115 fois la consommation annuelle française de gaz. Les chiffres cités sont ceux donnés en 2011 par l'Agence internationale de l'énergie, qui les a révisés à la baisse de plus de 20 % dans son rapport de juin 2013, à 3 900 milliards de mètres cubes. Cette baisse brutale des estimations illustre à quel point les connaissances sont grossières sur le sujet. Les académiciens insistent d'ailleurs sur l'importance de mener des recherches pour avoir une meilleure évaluation des réserves dans notre pays.

    Le rapport est rédigé en des termes prudents et mesurés (il a été soumis à la relecture de l'ensemble des membres de l'Académie des sciences avant publication), mais tous les arguments techniques avancés montrent que les rapporteurs sont convaincus que l'exploitation des gaz de schiste, même par la technique de la fracturation hydraulique, peut se faire d'une manière sûre, à la fois pour les personnes et pour l'environnement.

    «Nous nous sommes concentrés sur l'aspect scientifique de l'estimation des risques, en évitant d'avoir une approche simplement émotionnelle», précise Sébastien Candel, président du comité de prospective en énergie de l'Académie des sciences. «De manière générale, nous avons trouvé que les risques associés à l'extraction du gaz de schiste peuvent être maîtrisés avec une réglementation adaptée.»

    Sans aller jusqu'à demander clairement la fin du moratoire sur la fracturation hydraulique, les auteurs du rapport estiment que les autres techniques étudiées en remplacement «ne constituent pas une alternative à la fracturation hydraulique utilisable en pratique». Il faut donc mener des recherches sur l'amélioration de cette technique existante.

    Sur la question hautement sensible des pollutions possibles des nappes phréatiques, l'Académie estime que «le risque de contamination directe due à la fracturation hydraulique est peu probable» car les gisements de gaz sont à plusieurs centaines de mètres en dessous des aquifères, largement hors de portée des plus longues fissures provoquées par la fracturation. Les éventuelles fuites dans les nappes par les tubes de forage peuvent «aussi se produire pour les gisements conventionnels», fait remarquer le rapport, en précisant que «ce risque est bien identifié et maîtrisé par l'industrie du gaz et du pétrole».

    L'analyse de l'Académie reconnaît que l'injection d'eau dans le sous-sol peut produire des secousses sismiques, mais que cette sismicité reste sans danger (de magnitude inférieure à 3) avec les quantités d'eau nécessaires pour l'exploitation des gaz de schiste. «Les niveaux sont plus faibles que ceux ressentis naturellement ou que ceux qui sont liés aux activités minières», affirme le document, qui précise que, par prudence, «cette sismicité doit être surveillée» au cours de l'extraction des gaz.

    © Cyrille Vanlerberghe - Le figaro.fr


     
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