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  • Il y a un trésor sous le Bassin parisien, et ce n'est pas du gaz de schiste: de la chaleur enfouie

    Publié le 20 Novembre 2014  


    Lien vers l'article original : ici


    Les avantages de cette énergie: elle n’émet pas de gaz à effet de serre, ne cause pas de pollution résiduelle importante, est renouvelable et peut être pratiquée avec des risques limités pour l’environnement


    Avec ses derniers travaux, l’Association des géologues du Bassin parisien vient de livrer une synthèse des recherches effectuées sur la zone depuis une trentaine d’années. Le bassin en question est considéré dans sa version extensive, puisque la vision en coupe sur laquelle a travaillé l’association couvre une distance de 650 km du pays d’Auge en Normandie jusqu’à la plaine d’Alsace, sur une profondeur de 3.500 mètres. Les sous-sols des Yvelines, de la Brie, de la Champagne et du plateau lorrain sont donc également passés au scalpel.

    Bien sûr, une grande partie de ces couches géologiques a déjà été explorée notamment par les pétroliers qui, depuis le milieu du XXe siècle, procèdent à des forages. Mais les progrès réalisés en la matière, avec par exemple la mise au point des forages horizontaux ou la télédétection par satellite, ont permis une connaissance plus fine de ce sous-sol et une évolution des concepts géologiques. L’association met ainsi à profit des données dont ne disposaient pas les chercheurs qui établirent la précédente synthèse en 1980.

    Du gaz, mais pas de schiste… 


    A la limite de la Champagne humide, on découvre par exemple en très grande profondeur une pointe géologique de même nature que le sous-sol lorrain. Il est fort probable que cette résurgence renferme, comme en Lorraine, du grisou et, par là, des poches de gaz, explique Didier Bonijoly, président de l’Association.

    «D’autres bassins tectoniques très anciens ont été reconnus depuis les dernières décennies profondément enfouis à plusieurs kilomètres de profondeur. (…) Ces bassins pourraient contenir d’importantes réserves en gaz naturel», commente l’association dans un ouvrage de présentation de ces nouvelles coupes géologiques.

    En revanche, pas de gaz de schiste, estime le spécialiste de la question au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières). Ce qui corrobore les hypothèses du rapport de 2012 du Conseil général de l'environnement et du développement durable, sur «les hydrocarbures de roche-mère», qui concluait à l’existence possible de gaz de schiste dans le bassin Causses/Cévennes/Ardèche, mais pas dans le Bassin parisien. De quoi évacuer de nombreuses polémiques, s’agissant du Bassin parisien.

    Du pétrole non conventionnel pour l’instant intouchable 


    Pour l’huile de schiste, le verdict est différent: puisqu’on extrait du pétrole conventionnel dans la Brie, c’est qu’il existe une roche mère plus profonde qui contient forcément du pétrole non conventionnel; de l’huile de schiste, donc.

    Mais on sait ce qu’il en est des ressources d’hydrocarbures en France: sur une réserve évaluée à 10 milliards de barils de pétrole conventionnel, seulement 1 milliard pourrait être extrait, soit seulement deux ans de consommation française. Certes, à 100 euros le baril, l’enjeu économique n’est malgré tout pas négligeable. Mais compte tenu des investissements à réaliser, le jeu ne vaut pas forcément de mettre le feu aux poudres.

    D’ailleurs si la production de pétrole conventionnel est passée de 3 millions de tonnes jadis à 1 million aujourd’hui (pour 56 millions de tonnes importées en France en 2013), c’est que les investissements ont été jugés dissuasifs. Sans parler des «contraintes de surface» liées aux environnements agricole et urbain qui compliquent sérieusement leur rentabilisation, de la redevance à l’Etat et de la réglementation avec la réforme du code minier. Celle-ci, entre autres, doit raccourcir les délais pour obtenir des autorisations mais renforce l’obligation d’une consultation publique en amont de cette obtention. Aussi, avant de songer à l’huile de schiste…

    C’est cette réforme et l’interdiction de recourir à la fracturation hydraulique (sur ce point, l’interdiction de la loi de 2011 a été sanctuarisée et n’a pas été remise en question dans le projet de réforme) qui rend impossible à ce stade l’exploitation des ressources non conventionnelles… au moins aussi longtemps que des techniques d’extraction «non dangereuses» ne seront pas mises au point.

    Géothermie, une richesse énergétique renouvelable 


    Reste une ressource énergétique qui n’émet pas de gaz à effet de serre, ne cause pas de pollution résiduelle importante, est renouvelable et peut être pratiquée avec des risques limités pour l’environnement: la géothermie, qui utilise la température de la Terre à l’intérieur des couches profondes. 

    L’utilisation de cette ressource n’est pas nouvelle: le BRGM est devenu un spécialiste des techniques d’exploration, qu’il développe maintenant depuis une trentaine d’années. Et dans le Bassin parisien, on compte aujourd’hui «36 installations en fonctionnement et un équivalent de plus de 150.000 logements alimentés», explique Romain Vernier, responsable de la géothermie au BRGM. 

    Mais on pourrait faire plus. Dans le Bassin parisien, c’est au niveau des couches du jurassique supérieur (un voyage dans le temps de l’ordre de 200 millions d’années…) qu’il conviendrait de forer, entre 3.000 et 4.500 mètres, pour profiter de températures oscillant entre 150°C et 180°C. 

    On ne cache pas au BRGM que la France pourrait développer beaucoup plus l’exploitation de cette ressource. Elle n’a qu’un défaut: elle n’est pas subventionnée et est donc concurrencée par l’éolien et le solaire qui le sont davantage. 

    Toutefois, Didier Bonjoly compte bien que la loi pour la transition énergétique lui donnera une impulsion nouvelle. L’exploration pour trouver de nouveaux réservoirs sera alors développée afin de multiplier le recours aux pompes à chaleur géothermiques et aux réseaux de chaleur raccordés à des stockages souterrains, voire à produire de l’électricité ou à construire des systèmes hybrides d’énergie.

    © Gilles Bridier - slate.fr


     
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