USA-L'Oklahoma s'inquiète des séismes liés au pétrole de schiste
Publié le 28 Juin 2015Lien vers l'article original : ici
25 juin (Reuters) - Une récente série de secousses sismiques
dans l'Etat américain de l'Oklahoma a contraint l'autorité
locale de régulation de l'énergie à envisager en urgence des
restrictions supplémentaires sur l'activité de forage liée au
gaz et au pétrole de schiste, a déclaré mercredi un
porte-parole.
Entre les 17 et 24 juin, 35 secousses d'une magnitude égale
ou supérieure à 3,0 y ont été enregistrées, selon l'institut
géologique de l'Oklahoma. Source d'inquiétude supplémentaire
pour le régulateur, certaines de ces secousses se sont produites
dans la région métropolitaine d'Oklahoma City, où il n'existe
pas de puits d'injection d'eau à haute pression.
Il y a deux mois, de nouvelles règles concernant
l'élimination des eaux usées issues du forage sont entrées en
vigueur sur ordre de l'OCC (Oklahoma Corporation Commission),
l'autorité de régulation de l'industrie des hydrocarbures.
Ces règles interdisent d'éliminer les eaux usées saumâtres
sous la formation géologique la plus profonde, une pratique qui
est considérée comme l'une des principales causes des
tremblements de terre, et elles obligent les exploitants à
réduire la profondeur de leurs puits de forage.
"Nous devons à nouveau revoir notre approche", a déclaré le
porte-parole de l'OCC Matt Skinner. "Il y a eu une énorme hausse
(des secousses). Cela change la donne."
Selon l'USGS, l'institut géologique fédéral, une telle
multiplication des secousses accroît la possibilité d'un séisme
catastrophique à l'avenir.
L'Oklahoma connaît une augmentation de son activité sismique
depuis 2009, qui coïncide avec une forte expansion de son
activité de forage. La production pétrolière de cet Etat du
Middle West a doublé au cours des sept dernières années.
Avant le pic de la semaine écoulée, les séismes survenaient
d'ordinaire une à deux fois par jour, selon les chiffres de
l'USGS. Avant 2009, ils se produisaient une à deux fois par an.
Les scientifiques attribuent cette multiplication des
secousses à la forte hausse des quantités d'eaux usées salées
injectées dans le sous-sol. Entre 1997 et 2013, ces volumes de
liquides injectés ont doublé, passant de 80 à 160 millions de
barils par mois.
Des militants locaux appellent à un moratoire sur l'activité
pétrolière mais la plupart des élus locaux rechignent à
sanctionner une industrie qui représente plus de 7% des recettes
de l'Etat grâce aux taxes prélevées sur la production, sans
compter les emplois et revenus indirects.
© Yeganeh Torbati; Jean-Stéphane Brosse pour le service français - Boursorama.com
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