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  • Gaz de schiste : Bruxelles décide de poursuivre la Pologne

    Publié le 02 Mai 2016  



    Lien vers l'article original : ici



    La nouvelle pourrait bien constituer un coup de grâce aux perspectives d’extraction du gaz de schiste en Pologne, déjà bien mal en point. La Commission européenne a décidé, jeudi 28 avril, de renvoyer la Pologne devant la Cour de justice de l’Union européenne pour des manquements présumés de sa législation en matière d’études d’impact environnemental concernant la fracturation hydraulique – méthode controversée d’extraction du gaz non conventionnel.

    « En vertu de la loi polonaise, il est possible de forer jusqu’à une profondeur de 5 000 mètres, sans évaluer préalablement l’impact potentiel sur l’environnement, indique l’exécutif communautaire dans un communiqué. Le seuil introduit ne prend pas en compte tous les critères et les normes établies par la directive sur l’évaluation d’impact environnemental. »

    La Commission rappelle que selon la législation européenne, les forages profonds doivent être évalués pour les déchets qu’ils produisent, pour leurs effets sur l’eau et le sol et leur impact sur les ressources naturelles.


    « C’est un grand succès de la mobilisation antifracturation hydraulique, s’est réjoui Antoine Simon, de l’ONG Les Amis de la Terre Europe. Nous devons maintenant attendre la décision de la Cour, mais compte tenu de l’évidence de l’infraction, nous sommes sans doute proches de voir la plus haute instance européenne émettre un précédent juridique contraignant sur la fracturation hydraulique. »



    Hémorragie des investissements


    Cette décision intervient alors que le gouvernement polonais a annoncé, mi-mars, une série de mesures visant à faciliter pour les entreprises l’obtention de concessions et la poursuite de leurs travaux de prospection. « La législation actuelle souffre de failles, avait alors déclaré Mariusz-Orion Jedrysek, le vice-ministre de l’environnement. Nous voulons proposer des règles stables et simplifiées pour les investisseurs. » Mais, à Varsovie, rares sont les experts qui prévoient que ces mesures puissent endiguer l’hémorragie des investissements dans le secteur.

    Longtemps annoncée comme un nouvel eldorado européen du secteur du schiste, la Pologne voit désormais toute perspective d’exploitation commerciale à grande échelle se réduire comme peau de chagrin.

    En 2010, avec l’appui de campagnes de communication massives, le pays a traversé une véritable fièvre du schiste qui promettait de faire de la Pologne une « nouvelle Norvège ». En 2011, l’agence américaine d’information sur l’énergie avait attribué à la Pologne 5 300 milliards de m3 de réserves. Mais ce chiffre a été brutalement divisé par cinq un an plus tard par l’Institut polonais de géologie.

    Gaz polonais moins rentable


    Les ressources polonaises sont désormais évaluées entre 346 et 768 milliards de m3. Mais depuis 2010, date du premier forage dans le pays, aucun gisement adapté à une exploitation commerciale n’a été découvert. Situé trop en profondeur, le gaz de schiste polonais s’est avéré bien moins rentable que celui extrait aux Etats-Unis, surtout depuis la chute du prix du baril de pétrole. Les lourdeurs administratives et une législation bancale sont venues noircir le tableau.




    Depuis 2012, le nombre de concessions est ainsi passé de 113 à 32, et les grandes multinationales ont toutes progressivement retiré leurs investissements. L’exode des géants de l’énergie a commencé mi-2012, quand ExxonMobil a annoncé l’arrêt de ses forages de prospection. Marathon Oil, Chevron, ENI, Talisman Energy, Canadian International Oil et le français Total lui ont emboîté le pas.

    Enfin, en juin 2015, ConocoPhillips a annoncé le retrait de ses trois concessions, pourtant considérées comme les plus prometteuses du pays, après avoir investi 220 millions de dollars (175 millions d’euros) et appliqué les technologies d’extraction les plus avancées. Les investisseurs encore présents appartiennent en majorité à des sociétés polonaises contrôlées par l’Etat, qui se montrent également de plus en plus prudentes dans leurs engagements.

    © Jakub Iwaniuk (Varsovie, correspondance)  LeMonde.fr


     
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