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  • Canada : plus de 90 % des séismes sont dus à la fracturation hydraulique pour exploiter les gaz de schiste

    Publié le 16 Juin 2016  


    Lien vers l'article original : ici


    Capture écran du logiciel Quake-Catcher Network de détection des séismes
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    La chute brutale des cours du gaz et du pétrole à priori favorable pour le portefeuille, a des conséquences notables pour les populations où la fracturation hydraulique est opérée. Ainsi, au Canada et aux États-Unis où elle est massivement employée, elle détériore l'environnement tout en engendrant des séismes.


    La fracturation hydraulique : définition


    La fracturation hydraulique est plus ancienne que l'on peut croire (milieu du XXe siècle), pour autant son utilisation a grandement évolué ces dernières décennies. Elle permet d'extraire le gaz et le pétrole de schiste, à l'aide de forages horizontaux qui peuvent s'enfoncer à plusieurs kilomètres sous la surface.

    Le principe est demeuré grosso modo le même : il consiste à fracturer la roche par une contrainte mécanique à l'aide d'un fluide (le plus souvent de l'eau donc mais aussi souvent mélangée à d'autres éléments) injecté sous très haute pression à partir d'un forage de surface pour de fait augmenter la porosité des couches du sol, et ainsi permettre l'extraction du gaz et du pétrole jusqu'ici retenus dans les roches.

    Cette méthode est fortement décriée car elle induit d'après des études (provenant aussi bien d'ONG que de scientifiques) de nombreuses menaces de pollution, de perturbations de l'environnement, voire des risques pour les populations humaines habitant à proximité des puits de forage.

    Parmi les plus spectaculaires et pas forcément les plus redoutés à l'origine, figurent les tremblements de terre. Un phénomène qui n'est pas surprenant puisque la fracturation hydraulique engendre une cassure de la roche des sols. En revanche c'est l'ampleur, l'intensité et le nombre de ces tremblements de terre qui n'étaient pas initialement envisagés par les experts.

    Dans certaines régions, plus de 90 % des séismes sont dus à la fracturation hydraulique


    Une vaste étude très complète et publiée dans le journal scientifique Seismological Research Letters démontre l'ampleur du phénomène. D'après cette dernière, l'immense majorité (90 à 95 %) des tremblements de terre possiblement ressentis (magnitude supérieure à 3) par les populations dans le large bassin sédimentaire à l'Ouest du Canada (plus de 450 000 kilomètre carrés couverts par cette étude) lors de ces cinq dernière années, sont la résultante directe des activités liées à la fracturation hydraulique.

    L'étude lancée en 2011, porte sur une période plus large allant de 1985 à 2015, ce qui permet de mettre en comparaison la situation sismique de la région avant la démultiplication des activités de forage. Les 13 chercheurs de l'équipe ont donc étudié en tout 12 289 puits de fracturation hydraulique ainsi que 236 puits d'évacuation des eaux usées, générées par la fracturation hydraulique.

    Le résultats de l'étude sont éloquents : « Plus de 60 % des tremblements de terre sont directement liés à la fracturation et 30 à 35 % aux puits d'évacuation des eaux usées » , selon Gail M. Atkinson, chercheuse principale de l'étude et professeure à l'Université de Western Ontario. Les 5 à 10 % restants restent liés aux activités sismiques « naturelles » de la région du fait des mouvements tectoniques des plaques continentales.

    Les risques vont bien au delà des problèmes de tremblements de terre. En effet selon une étude de la Bibliothèque du Parlement Canadien datant de 2015, 50 à 80 % de l'eau mélangée aux autres fluides pour fracturer la roche, retournent à la surface en passant par les puits d'évacuation des eaux usées, qui sont censés éviter ce type de contamination.

    Les États-Unis et le Canada face aux limites de leurs politiques volontaristes


    La fracturation hydraulique est pour l'heure principalement utilisée aux Etats-Unis au Canada.

    La majorité des séismes observés dans le bassin canadien ont lieu de manière excentrée, c'est à dire à quelques kilomètres des lieux où les activités de fracturation hydraulique sont réalisées, qui elles mêmes ne sont pas situées à proximité immédiatement des zones d'habitation. Les populations résidentes semblent ainsi pour le moment peu menacées même si il est encore difficile de prévoir l'endroit, le moment et l'intensité des séismes qui surviennent et surviendront.

    Aux États-Unis la situation est plus préoccupante, notamment pour ceux qui habitent dans le centre du pays (zone normalement peu concernée par les séismes, du reste bien moins que la côte Pacifique). Ainsi près de sept millions d'Américains vivent sous la menace de tremblements de terre à cause de la fracturation hydraulique, révèle un rapport publié par l'United States Geological Survey (USGS) et The American Institute of Geophysics.
    Les principaux états concernés par ces risques sismiques récurrents sont l'Oklahoma (où les menaces sont majeures), le Kansas, le Texas, le Colorado, le Nouveau-Mexique le l'Arkansas. Les populations (soutenues par des organisation environnementales) résidentes se montrent de plus en plus réservées quant à la question de la fracturation hydrolique et de ses répercussions, et ce quand bien même les possibles avantage financiers qu'ils peuvent percevoir. Les revendications et autres contestations demeurent encore un peu à la marge mais tendent à se multiplier.

    D'autres pays notamment européens comme la France ont pour l'instant renoncé à cette méthode jugée trop risquée et dont les conséquences réelles sont encore insuffisamment connues. Pour autant les importantes retombées économiques pourraient faire céder de nombreux états à l'image de la Pologne qui se lance dans la fracturation hydraulique malgré les réticences de l'Union Européenne.

    Parallèlement l'essor de la fracturation hydraulique a des effets pervers inattendus comme l'effondrement économique de pays dont la richesse reposait presque uniquement sur les cours des hydrocarbures sur les marchés. On pense notamment au Venezuela qui se trouve actuellement en plein marasme et où en raison de la récession et de l'inflation galopante , l'instabilité politique est croissante.


    © notre-planete.info


     
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