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  • Se libérer de la menace des hydrocarbures qui dorment sous nos pieds

    Publié le 26 Février 20187  


    Lien vers l'article original: ici



    Ce n’est un secret pour personne : le sous-sol vaudois, du Jura aux Préalpes, renferme des hydrocarbures (pétrole, gaz de schiste et autres gaz non conventionnels). Ces ressources sont convoitées par d’aucuns, et des forages exploratoires ont eu lieu à Noville, près de la réserve naturelle des Grangettes, au bord du Lac Léman. Des projets semblables existent par ailleurs dans le Gros-de-Vaud, mais n’ont pas obtenu les autorisations nécessaires pour démarrer les recherches.

    L’extraction de ces hydrocarbures présente des dangers importants pour l’environnement, la santé publique et les paysages, et générerait des nuisances sans aucune mesure avec les maigres bénéfices économiques qui pourraient éventuellement en être tirés.

    Pour sortir ces gaz de la roche dans laquelle ils sont emprisonnés, il faut en effet la plupart du temps employer une technique dangereuse et extrêmement polluante, celle dite du « fracking », ou fracturation hydraulique. En résumé, il s’agit d’injecter dans le sous-sol à très forte pression de l’eau gorgée de produits chimiques, afin de fissurer la roche et laisser le gaz s’en échapper. Ces produits toxiques, mais aussi les gaz, peuvent profiter le failles dans l’étanchéité des puits pour polluer des nappes phréatiques, et rendre impropres à la consommation des ressources en eau pourtant essentielles.

    L’extraction a également un impact important sur le paysage et la qualité de vie des habitants des régions concernées, puisque les installations nécessaires provoquent le bétonnage de milliers de mètres carrés et génèrent bruit et pollution.

    Malgré cela, des entreprises souhaitent pouvoir se lancer dans cette périlleuse aventure, faisant passer les intérêts très particuliers de leurs actionnaires devant ceux de la société et de l’environnement.

    Un moratoire sur l’extraction de gaz de schiste existe certes dans le canton de Vaud, décidé par le Conseil d’Etat en 2011, suite à une interpellation du député Vert Vassilis Venizelos, mais il s’agit d’une simple décision administrative, pouvant être levée à tout moment.

    Début 2017, les Verts vaudois ont décidé d’agir, et ont lancé avec une coalition de partis (PS, solidaritéS) et d’associations ( ProNatura, Halte aux Forages, ATE, Greenpeace etc.) une initiative visant à inscrire dans la Constitution cantonale l’interdiction de recherche et d’extraction d’hydrocarbures.

    Logo de l’initiative “Pour un canton de Vaud sans extraction d’hydrocarbures” 

    La récolte de signatures a porté ses fruits, et l’initiative a été déposée le 24 juillet 2017 au bureau cantonal des droits politiques, avec près de 15’000 signatures valables (il en faut 12’000 à récolter en 4 mois pour faire aboutir un texte).

    Jeudi 15 février 2018 le Département du Territoire et de l’Environnement (DTE) présentait par la voix de sa Conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro un contre-projet indirect à l’initiative, sous la forme du projet de Loi sur les Ressources Naturelles du Sous-Sol (LRNSS).

    L’article 4 de cette loi nous dit que :

    Le recherche et l’exploitation des hydrocarbures utilisant la fracturation hydraulique ainsi que toute autre méthode de stimulation visant à fracturer la roche sont interdites.

    Il s’agit indéniablement d’un pas dans la bonne direction, qui semble montrer que le Conseil d’Etat a – du moins partiellement – entendu les initiant-e-s et les milliers de vaudoises et de vaudois qui ont signé leur texte.

    Pourtant, c’est pure et simplement la recherche et l’extraction d’hydrocarbures qui devraient être interdites. Car si la fracturation hydraulique est le principal risque à court terme d’un point de vue environnemental, le fait d’avoir toujours la possibilité d’utiliser les énergies fossiles présentes dans notre sous-sol est un mauvais signe pour la lutte contre le réchauffement climatique.

    Notre pays s’est engagé à réduire drastiquement ses émissions de CO2, et le Conseil d’Etat vaudois s’est enorgueilli il y a quelques mois de la présentation prochaine d’un “Plan Climat” cantonal. C’est là une excellente chose, et il est urgent que des politiques publiques ambitieuses soient mises en oeuvre en la matière.

    Mais on ne peut pas d’un côté vouloir se battre contre les émissions de gaz à effet de serre et laisser la porte ouverte à l’extraction d’hydrocarbures – dont la combustion est la principale cause des émissions de CO2- de l’autre.

    Interdire l’extraction d’hydrocarbures quelle que soit le méthode employée, comme le fait d’ailleurs la loi genevoise, est la meilleure manière de s’assurer que notre économie et notre société prennent réellement le virage d’un sevrage d’une dépendance aux énergies fossiles qui n’a que trop duré.

    La balle est maintenant dans le camp du Grand Conseil, qui va se saisir de la LRNSS et pourra l’amender, la débattre et en dernier lieu l’accepter ou refuser. Si un résultat satisfaisant pour la protection de l’environnement et de la qualité de vie de la population vaudoise ne sortira pas de ces délibération, il y a fort à parier que le dernier mot reviendra au corps électoral.


    ©  Alberto Mocchi Pour LeTemps.ch


     
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