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  • Comment la France peut devenir autonome en gaz d'ici à 2050

    Publié le 06 Décembre 20187  



    Lien vers l'article original: ici

    Les unités de production de gaz à partir de déchets agricoles se développent en France. - Chamussy/SIPA

    La France peut-elle être autonome en gaz en 2050 ? Oui, répondent l'Ademe, GRDF et GRTgaz, qui ont montré dans une étude publiée en janvier dernier qu'un mix tricolore d'origine 100 % renouvelable est possible. « C'est une analyse intéressante qui permet d'estimer le potentiel de l'ensemble des options de production de biométhane à partir de biomasse, gazéification et 'power-to-gas' », commente Guy Maisonnier, ingénieur économiste à IFP Energies Nouvelles. « Notez que ces options citées ne sont pas réalisables dans le même horizon de temps, la première filière étant en exploitation, contrairement aux deux autres », souligne-t-il.

    En effet si une quarantaine d'unités de méthanisation de déchets verts sont actuellement en fonctionnement, les technologies de gazéification de biomasse sèche et de power-to-gas, un procédé de conversion d'électricité renouvelable en gaz de synthèse, ne sont pas encore matures... mais devraient l'être à horizon 2050. La loi de transition énergétique stipule que le gaz vert devra représenter 10% de la consommation totale de gaz en 2030. Le gouvernement a d'ailleurs annoncé, fin mars, des mesures de simplification pour développer la production de gaz à partir de déchets agricoles. Mais le gaz vert ne représente actuellement que 1% de la consommation française de gaz...

    Quatre scénarios sur la table


    L'étude de l'Ademe, GRDF et GRTgaz a donc esquissé quatre scénarios, avec, pour les trois premiers, un gaz 100 % renouvelable. Le premier prévoit une substitution d'une partie des usages de la cogénération bois et chaleur par du gaz. Le deuxième, une pyrogazéification des déchets renforcée. Et le troisième, une utilisation limitée de la biomasse pour les usages gaz. Le quatrième scénario, lui, envisage un mix 75 % renouvelable et 25 % gaz naturel. Ces calculs, qui se basent sur des potentiels réels, évalués département par département, ne doivent pas concurrencer les usages alimentaires.


    Si les cultures énergétiques sont exclues, la production de biogaz nécessiterait en revanche la généralisation des cultures intermédiaires. Le secteur forestier serait également mis à contribution. Le potentiel technique de production de biométhane pourrait ainsi aller jusqu'à 460 terrawatts-heure (Twh). « Ce qui correspond à la consommation actuelle de gaz en France », souligne Guy Maisonnier.

    Un intérêt économique sous conditions


    « Mais un poids de 75 à 100 % de gaz renouvelable en 2050 est évoqué sous réserve d'une baisse de la consommation gazière autour de 300 Twh en 2050 », tient à rappeler l'ingénieur économiste. Il note, par ailleurs, que cette idée du développement du biométhane est établie dans le cadre d'une anticipation de hausse importante des prix du gaz naturel et du CO2. « L'étude Ademe retient un prix du gaz naturel en 2050 à 42 euros par mégawatt-heure (MWh). C'est un niveau élevé. Sur la base des [rapports] World Energy Outlook 2016 et 2017 de l'Agence internationale de l'énergie, on se situe entre 30 et 34 euros du MWh en 2050. » Par ailleurs, l'étude retient une taxe carbone de 200 euros par tonne de CO2, ce qui rehausse le prix du gaz. « Sur la base de ces hypothèses, le prix complet du gaz naturel est donc de 86 euros/MWh. »


    En fonction des scénarios, le coût moyen du gaz renouvelable est évalué, lui, entre 85 à 130 euros/MWh hors coût de réseau. « Ce qui reste, au mieux, égal aux 86 euros/MWh évalués pour le gaz naturel, taxe carbone incluse. Cela signifie qu'il faut une taxe carbone conséquente pour assurer l'intérêt économique des options étudiées», poursuit Guy Maisonnier. « Le remplacement du gaz naturel a donc ici un coût assez significatif et un équilibre sera certainement à trouver entre changement climatique, indépendance énergétique et compétitivité/pouvoir d'achat. Et la baisse de la consommation de gaz devient dans ce cadre un impératif pour ne pas renforcer le coût de la facture gazière... »


    © Ophélie Colas des Francs pour Lesechos.fr


     
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