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  • Première mondiale : un vaccin pour les abeilles

    Publié le 13 Décembre 20187  



    Lien vers l'article original: ici


    Deux chercheurs finlandais ont découvert un moyen de vacciner les abeilles, dépourvues d’anticorps, contre une maladie bactérienne ravageuse. Une trouvaille dont pourraient bénéficier d'autres espèces, autres que les insectes, et qui pourrait remplacer les antibiotiques dans les élevages de poules et de poissons.


    Comme les humains, les abeilles bénéficieront peut-être de campagnes de vaccination dans un avenir proche. Dalial Freitak et Heli Salmela, chercheurs à l’université de Helsinki, viennent d’annoncer le premier vaccin au monde pour un insecte, à savoir le PrimeBEE. Ce dernier est destiné à combattre la loque américaine (American foulbrood ou AFB en anglais), une maladie du couvain de l’abeille mellifère. Causée par la bactérie Paenibacillus larvae, elle entraîne la mort certaine de toute la colonie infectée. Les jeunes larves sont infectées lorsqu’elles sont nourries avec des aliments contaminés par les spores produites par la bactérie.


    Ces dernières se multiplient dans le tissu de la larve jusqu’à ce qu’elle meurt et que son cadavre se décompose en une masse brunâtre, collante et très contagieuse. La maladie cause ainsi des pertes considérables aux apiculteurs à travers le monde. En Europe, ces derniers ne peuvent pas utiliser d’antibiotiques pour prévenir l’infection, car il y a une tolérance zéro pour les résidus d’antibiotiques dans le miel. Aux États-Unis, où ils sont autorisés, la bactérie a développé une résistance au traitement. Seul remède efficace trouvé à ce jour : détruire les ruches contaminées par le feu pour éviter une dissémination.


    Pas «d’effet mémoire» dans le système immunitaire de l’abeille


    Personne n’avait pourtant jusqu’ici pensé à développer un vaccin contre la maladie. Et pour cause : contrairement aux mammifères, les insectes ne fabriquent pas d’anticorps. Ces derniers sont pourtant au centre du principe de vaccination, qui consiste à introduire une souche atténuée ou modifiée d’un microbe afin que les lymphocytes apprennent à le reconnaître. Ils pourront ainsi déclencher la fabrication d’anticorps lorsqu’ils seront à nouveau en contact. Cet « effet mémoire » n’existe a priori pas chez l’abeille.

    En se nourrissant de pollen contaminé par la bactérie, la reine va engendrer des larves naturellement immunisées.
    © Thomas Hawk, Flickr

    Un vaccin délivré via une sucrerie


    Dalial Freitak a alors eu l’idée de passer par un mécanisme complètement différent : la nourriture. Le chercheur s’est aperçu que des populations de mouches nourries avec des aliments contenant certaines bactéries engendraient une descendance de mouches plus résistantes à ces bactéries. Chez les abeilles, ce sont les butineuses qui rapportent le pollen à la reine pour créer de la gelée royale. Lorsque celle-ci contient des spores de Paenibacillus larvae, la reine va les digérer et les stocker dans son tissu gras. Des morceaux de bactéries vont alors se lier à une protéine appelée vitellogénine qui sert à la fabrication des oeufs. Ce qu’ont découvert Dalial Freitak et Heli Salmela, est que cette fameuse vitellogénine porte la réponse immunitaire : lorsque les larves naissent, elles sont vaccinées contre la maladie. La vaccination consiste donc tout simplement à donner une « sucrerie » contenant des morceaux de bactéries à la reine afin que celle-ci engendre une descendance résistante.

    Une alternative aux antibiotiques à faible coût ?


    Un brevet a été déposé en janvier 2018 et l’université a reçu des fonds de Business Finland pour lancer la commercialisation. Les chercheurs espèrent à présent étendre cette technique à d’autres infections, comme la loque européenne et les champignons. « À terme, nous pensons être capables de vacciner contre n’importe quel microbe », assure ainsi Dalial Freitak. Mais surtout, cette invention ouvre la voie à une possible révolution dans la vaccination : ce mécanisme concerne potentiellement toutes les espèces qui pondent des oeufs contenant de la vitellogénine, comme les insectes, les poissons, les reptiles, les batraciens et les oiseaux. De quoi, peut-être, constituer une alternative peu couteuse et naturelle aux antibiotiques pour les élevages de poulets et l’aquaculture.



    © Celine Deluzarche pour futura-sciences.com


     
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