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  • Gaz de schiste : le "mystère" du séisme dans l'Oklahoma

    Publié le 09 Septembre 2016  



    Lien vers l'article original : ici


    © David McNew, AFP | Les puits de fracturation hydraulique sont soupçonnés d'être
    à l'origine du séisme survenu dans l'Oklahoma le 4 septembre.


    Le 3 septembre, l'État d'Oklahoma, dans le sud des États-Unis, a été frappé par le plus important séisme de son histoire. Un tremblement de terre causé par l'exploitation du gaz de schiste dans la région. Une thèse crédible difficile à démontrer.

    Le séisme survenu le 3 septembre dans l’État d’Oklahoma est devenu le “mystère” pour la presse américaine. Quatre jours après avoir frappé la ville de Pawnee, l’origine du plus puissant tremblement de terre recensé dans cette région intrigue les scientifiques et inquiète les industriels du secteur du gaz de schiste, très présents et influents dans cet État du sud des États-Unis.

    Car d'aucuns soupçonne la fracturation hydraulique d'être à l'origine de ce séisme de magnitude 5.6. Cette technique utilisée lors de la récupération du gaz ou du pétrole de schiste consiste à injecter à haute pression de l’eau, mélangée à du sable et à d’autres éléments chimiques à plusieurs mètres sous terre. “Le lien qui peut exister entre l’extraction de gaz ou d’autres matières premières et des mini-séismes [d’une magnitude maximum de 3 sur l’échelle de Richter, NDLR] est largement accepté depuis des décennies, mais il n’a jamais pu être prouvé qu’un événement sismique modéré ou puissant était directement dû à l’homme”, explique Charles Vigny, directeur du laboratoire de géologie de l’École normale supérieure (ENS), contacté par France 24.

    Multiplication des puits et des séismes


    Par mesure de précaution, les autorités de l’État ont ordonné la fermeture des 37 puits de fracturation. Cette décision a relancé le très sensible débat aux États-Unis autour des dangers de cette technologie qui a, par ailleurs, permis au pays d'extraire à moindre coût de l'énergie fossile.

    Le problème, souligne cet expert, réside dans l’absence d’outils pour “mesurer directement les forces qui créent les ruptures sous terre à l’origine des tremblements de terre”. Dans le cas d’Oklahoma, imputer le séisme à l'exploitation du gaz de schiste apparaît logique : cet État n’avait pas d’histoire sismique avant l’arrivée de l’industrie du gaz de schiste à la fin des années 1990. Depuis lors, le nombre de puits à explosé pour atteindre 4 200 en 2015 et, en parallèle, les mini-séismes se sont multipliés. “Tant qu’il s’agit de petits séismes à peine perceptible par l’homme, les industriels peuvent dire que c’est acceptable”, note Charles Vigny. Mais si les tremblements de terre deviennent dangereux, c’est une autre histoire…

    Faille silencieuse


    Reste que le tremblement de terre du 3 septembre peut aussi s’expliquer autrement. Le géologue français évoque la piste d'une faille silencieuse dans la région, c’est-à-dire qui n’avait pas été décelée auparavant. Dans cette hypothèse, la fracturation hydraulique aurait joué le rôle de détonateur car l’eau injectée sous la terre a circulé jusqu’à la faille créant une pression à l'origine d'une réaction sismique. “Les précipitations – l’eau de pluie qui s’accumule dans la nappe phréatique peut créer une tension sous terre capable d’engendrer des séismes – et le changement climatique sont deux autres raisons envisageables”, note Charles Vigny. Mais ce dernier scénario est difficilement applicable en Oklahoma puisqu’il concerne la fonte des glaces. “Au Canada, par exemple, il est difficile de conclure si un séisme résulte de la fracturation hydraulique ou est une conséquence du changement climatique”, note l’expert français.

    Pour l'heure, difficile donc de connaître avec certitude l'origine de ce tremblement de terre. Toujours est-il que si l'homme en est la cause, la fermeture des puits n'est pas une solution miracle : “Le fluide qui a été injecté dans les sols va continuer à s’y déplacer, prévient Charles Vigny. Il peut entraîner d’autres séismes, plus loin, plus tard”.


    © Sebastian Seibt pour France24.com



     
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