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  • Comment Air Liquide compte rester leader de l'hydrogène

    Publié le 28 juin 2022  



    Lien vers l'article original: ici


    Air Liquide compte s’appuyer sur 4 piliers pour conserver son avance dans le développement de l’hydrogène au niveau mondial. Huit milliards d’euros vont être investis par le groupe d’ici 2035 avec l’objectif de multiplier par 3 les ventes de ce produit. La capacité de production par électrolyse devrait grimper à 3 GW à échéance 2030. Ce sont quelques-uns des chiffres qui ont été communiqués par l’entreprise ce vendredi 17 juin 2022 au cours d’une masterclass consacrée à sa stratégie et à ses ambitions de développement dans l’hydrogène.

    En 60 ans, depuis l’accompagnement des débuts de la fusée Ariane, Air Liquide a développé un savoir-faire unique et très apprécié dans l’écosystème de l’hydrogène. Il couvre toute la chaîne de valeur.

    En matière de production bas-carbone et/ou renouvelable, le groupe poursuit 3 voies : vaporeformage avec captage du carbone ; diverses technologies à partir de biométhane ; électrolyse de l’eau. Concernant cette dernière, Air Liquide aligne des records en matière de capacité de production sur site : 1,2 MW installé au Danemark en 2018 à travers le programme HyBalance, 20 MW au Canada 3 ans plus tard près de Bécancour, et 200 MW attendus en 2025 avec le projet Normand’Hy (8,2 tonnes d’hydrogène par jour, soit suffisamment pour alimenter 2 000 voitures ou 230 camions).

    L’entreprise est aussi dynamique pour étendre les avantages de l’hydrogène. Ainsi en multipliant la densité énergétique par 853 par cryogénie dans 5 centres à travers le monde pour liquéfier la molécule H2. L’entreprise s’est positionnée aussi dans le stockage, la distribution (par pipeline, sous forme gazeuse ou liquide par camions, en bouteilles), et le développement des stations d’avitaillement.

    Bataille de chiffres


    Aujourd’hui, 50 000 véhicules fonctionnant à l’hydrogène circulent dans le monde, dont 10 000 poids lourds et 40 000 voitures. Ces dernières pourraient être alimentées par la seule production de l’usine que Air Liquide a tout récemment inaugurée dans le Nevada. Au bout d’un investissement de 250 millions de dollars, elle pourra fournir jusque 30 tonnes d’hydrogène liquide par jour. S’ajoutent à ces chiffres 25 000 chariots élévateurs.

    « Le phénomène s’accélère avec une prise de conscience de l’impact de la mobilité sur l’environnement, et le renforcement de la réglementation en Europe et dans les pays. Les poids lourds diesel seront interdits en Norvège d’ici 2025, et en 2035 ailleurs », a rappelé Erwin Penfornis, vice-président de la branche d’activité mondiale Hydrogène Energie pour Air Liquide. Dans ses chiffres, il a ajouté 700 stations de remplissage. Air Liquide a conçu et/ou installé 200 d’entre elles en Europe, au Japon, en Corée du Sud et aux Etats-Unis. Le conférencier a souligné que « l’opérateur chinois Sinopec a programmé l’ouverture de 1 000 stations H2 d’ici 2025 ».

    7 rôles de l’hydrogène


    Directrice commerciale de l’acticité Grande Industrie chez Air Liquide France, Monica Varagnata classé en 2 catégories les 7 rôles de l’hydrogène. La première regroupe 3 points qui favorisent le développement des énergies renouvelables : la production d’électricité, la distribution et le stockage. Les 4 autres rôles sont rassemblés autour de la décarbonation des usages finaux : chaleur et électricité, industrie (énergie, et production de matières premières bas carbone ou de sources renouvelables), transports.

    Aujourd’hui, l’hydrogène est exploité pour le raffinage des produits pétroliers, plus précisément pour en réduire la teneur en soufre. « Il est nécessaire aussi dans la production de biocarburants, par exemple ceux obtenus à partir d’huiles usagées », a prévenu Monica Varagnat. « Dans les raffineries, l’hydrogène est exploité en continu. Il ne peut pas y avoir de rupture d’approvisionnement. En cas d’arrêt, relancer les processus prendrait de plusieurs jours à quelques semaines », a-t-elle expliqué. « Dans la sidérurgie, l’hydrogène va se substituer progressivement au charbon », a-t-elle complété.

    L’hydrogène dans la mobilité


    Erwin Penfornis a aligné l’électricité, l’hydrogène, l’ammoniac et les carburants synthétiques pour décarboner le transport. « L’hydrogène va jouer un rôle clé dans la mobilité. On estime que 50 % de son usage sera lié au transport en 2050. Ce carburant peut être acheminé par camion mais aussi par canalisation. La densité énergétique de l’hydrogène est importante, il se transporte et se transfère très facilement », a-t-il caractérisé.

    « L’hydrogène est idéal dans le transport pour des besoins de grandes puissances, d’autonomies importantes ou pour une utilisation intensive. Pour ces applications, l’électricité à batterie serait handicapée par le volume et le poids des accumulateurs. Cette technologie est plutôt adaptée aux usages légers », a-t-il plaidé. « En revanche, pour les poids lourds, il vaut mieux se tourner vers l’hydrogène. Il existe déjà de gros camions miniers qui fonctionnent avec cette énergie. Des stations vont être installées sur les grands corridors routiers. S’il fallait à la place construire des hubs de recharge pour des poids lourds à batterie, cela nécessiterait une puissance de l’ordre de 50 MW, ce qui représente les besoins d’une ville de 30 000 à 40 000 habitants », a-t-il évalué.


    « Avec une densité volumétrique 5 fois plus élevée que celle des batteries, l’hydrogène est un bon choix pour les taxis. Après un plein qui prend 5 minutes, le chauffeur peut réaliser entre 500 et 700 km », a indiqué Erwin Penfornis. «

    Dans le ferroviaire, lorsque les lignes ne sont pas électrifiées, les 2 solutions sont poursuivies, avec tout de même un certain ascendant de l’hydrogène. Ce dernier se développe pour le transport maritime par lequel passent 90 % des importations mondiales, avec l’ammoniac qui pose, lui, des problèmes de toxicité », a-t-il comparé. « Des personnes ne veulent plus prendre l’avion tant qu’on ne décarbone pas le transport aérien. On s’attend cependant à l’arrivée de 35 000 nouveaux appareils dans les 20 prochaines années. Il est aussi question des carburants synthétiques. Mais pour les obtenir, il faut leur ajouter du CO2. Soit une étape de plus par rapport à l’hydrogène qui connaît une accélération exceptionnelle dans l’aérien depuis 18 mois », a-t-il opposé.

    3 groupes de pays


    Pour Matthieu Giard, les pays qui s’intéressent à l’hydrogène se répartissent en trois groupes.

    Le premier réunis ceux qui n’ont historiquement pas ou peu de sources importantes d’énergie sur leur territoire et qui souhaitent décarboner leur mix. Ainsi l’Allemagne qui se bat à la fois contre le charbon et le nucléaire, mais aussi le Japon où la place est limitée et la Corée du Sud.

    A l’inverse, le deuxième groupe compte les Etats qui ont déjà beaucoup d’énergie renouvelable et continuent à développer des projets en ce sens. Pour eux, l’hydrogène sert à rendre plus efficaces leurs installations.

    Enfin, il y a les producteurs historiques d’énergies fossiles qui se demandent comment pérenniser leurs importations avec des sources décarbonées. La Russie et l’Arabie saoudite, par exemple.

    4 piliers


    En ciblant les marchés finaux de l’industrie et de la mobilité, Air Liquide assoit sa stratégie de développement de l’hydrogène sur 4 leviers qui profitent des atouts historiques du groupe.

    Avec le premier, il s’agit de « capitaliser sur les bassins industriels où nous sommes déjà présents ». Il n’est pas question de s’éparpiller, mais bien plutôt d’être efficace. L’entreprise a déjà identifié 15 bassins dans des zones stratégiques, dont 3 en France : Fos-sur-Mer, Dunkerque, et en Normandie où Air Liquide est présent depuis 20 ans, en particulier pour fournir en hydrogène les raffineries Esso et Total. Le captage du CO2 (technologie Cryocap) a démarré sur place, à Port-Jérôme, en 2015. Et c’est là qu’en 2025 devrait être mis en service l’électrolyseur de 200 MW en partenariat avec Siemens.

    Le deuxième pilier repose sur les technologies de pointe et les capacités d’innover du groupe. Matthieu Giard a insisté : « Nous maîtrisons en interne toute la chaîne de valeur de l’hydrogène. Il n’y a qu’Air Liquide dans le monde à pouvoir le dire ».

    Troisième axe : « Accélérer grâce aux partenariats ». Le vice-président a justifié : « Nous devons agir de manière collective pour réussir la transition énergétique ». Il a cité en exemple la création toute prochaine d’une coentreprise avec le groupe ADP pour assurer la mutation vers l’hydrogène à l’échelle mondiale des aéroports. Mais aussi les échanges avec les décideurs, dont ceux de la Commission européenne et des gouvernements.

    Le dernier levier s’appuie sur « l’excellence opérationnelle » d’Air Liquide. « Avec l’hydrogène, nous ne réinventons pas la roue. Nous distribuons déjà du gaz. L’hydrogène arrive de façon naturelle sur nos métiers et nos expertises », a développé Matthieu Giard.

    Pour rappel, son entreprise vend déjà chaque année 1,2 million de tonnes d’hydrogène produit dans ses 53 unités dispersées dans le monde. Elle compte conserver son temps d’avance sur cette molécule. Ainsi en consolidant ses acquis, parmi lesquels ses technologies propriétaires, sa connaissance unique de la chaîne d’approvisionnement, la sécurité et la fiabilité des opérations, et l’expertise reconnue de ses collaborateurs. Egalement en développant ses atouts : optimisation de la fourniture en énergie, synergie entre les activités du groupe, investissements ciblés sur la production, la transformation et la distribution de l’hydrogène.


    © Philippe SCHWOERER pour h2-mobile.fr


     
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