hit counter

Meta Tag Generator

Touchepasmaroche-mere Touchepasmaroche-mere


  •     ACCUEIL    
  • Les forêts françaises face au changement climatique : ce que l'on sait et comment on s'adapte

    Publié le 06 Janvier 2022  


    Lien vers l'article original: ici


    D’abord, il y a la réalité du thermomètre : la France métropolitaine, comme le reste du monde, se réchauffe. "La température moyenne a augmenté chez nous de 1,7 °C depuis 1900, indique Robert Bellini, de l’Agence de la transition écologique (Ademe). Soit davantage que la moyenne mondiale [environ 1,1 °C]." Résultat, des phénomènes extrêmes plus fréquents, telles les canicules, moins de jours de gel, le niveau de la mer qui monte, les saisons qui brouillent les pistes, des forêts qui meurent… Et les climatologues sont clairs : inertie du climat oblige, quoi que nous fassions, les tendances actuelles se poursuivront jusqu’en 2050. Alors, depuis quelques années, on entend un nouveau mot d’ordre : il faut s’adapter à cette nouvelle donne. Scientifiques, institutions, collectivités s’y attellent. Focus sur des initiatives françaises en forêt.

    Ce que l'on constate


    A Verdun (Meuse), sur l’ancien champ de bataille, les épicéas tombent comme des mouches. Depuis trois ans, ils sont ravagés par le scolyte, un insecte qui creuse sous l’écorce de l’arbre jusqu’à le tuer. Le phénomène touche tout le nord-est de la France, surtout à basse altitude, où les conditions sont de moins en moins adaptées à cet arbre de montagne.

    "L’épicéa, c’est le signe le plus criant du changement climatique sur les forêts, confirme Eric Sevrin, directeur du service de recherche du Centre national de la propriété forestière (CNPF), qui gère les forêts privées. En effet, les sécheresses affaiblissent les arbres, qui sont attaqués ensuite par les scolytes."

    En tout, 50 000 hectares ont officiellement périclité depuis 2018. Une hécatombe visible à la couleur rouille des aiguilles qui se répand sur ces massifs. En France, d’autres espèces d’arbres ont chaud et soif. "Depuis peu, on observe par exemple des dépérissements soudains sur le pin sylvestre, surtout en Centre-Val de Loire, liés à trois années de sécheresse successives", poursuit le spécialiste, qui signale aussi les ravages sur le châtaignier, dans le sud de la France. Brigitte Musch, responsable du conservatoire génétique des arbres forestiers de l’Office national des forêts (ONF), ajoute à la liste les sapins des Vosges, les hêtres de Bourgogne ou encore les chênes de la somptueuse forêt de Tronçais, dans le nord-ouest de l’Allier.

    "On voit qu’ils sont moins vigoureux aux petites branches sèches en haut de la cime, au manque de feuilles, détaille-t-elle. Et aussi à la sensation de fraîcheur moindre lorsqu’on entre dans la forêt." D’ici à 2050, un tiers de l’aire de répartition des chênes sessiles et pédonculés, qui dominent la forêt métropolitaine, pourrait être affecté. Enfin, un autre fléau menace les forêts françaises : les incendies, de moins en moins cantonnés au Sud. "Une région comme la Sologne, par exemple, avec beaucoup de chênes mais aussi de résineux, et de la fougère inflammable au sol, devient vulnérable", note Eric Sevrin. En septembre 2020, le Loir-et-Cher a ainsi connu sa première intervention d’avions bombardiers d’eau sur quarante hectares en feu.


    Comment on s'adapte


    Les experts cherchent à identifier les types d’arbres les mieux adaptés au climat de demain, pour qu’ils s’ajoutent aux essences actuelles, voire les remplacent quand c’est nécessaire. C’est par exemple l’idée des "îlots d’avenir", des microparcelles expérimentales de deux hectares maximum dispersées sur le territoire, sous la houlette, entre autres, de l’ONF et du CNPF.

    "D’ici la fin de cette année, il y en aura 200, indique Brigitte Musch. On peut aller chercher un chêne du Tarn, habitué à des conditions plus chaudes et sèches, et l’installer en Bourgogne-Franche-Comté. Ou tester des espèces d’ailleurs, comme le calocèdre. Ces îlots peuvent aussi permettre à des arbres de s’hybrider – par exemple des chênes thermophiles du Portugal ou de Turquie avec les nôtres. Et ils serviront à reconstituer des trames vertes à l’échelle du pays, pour aider les arbres à migrer naturellement vers le nord."

    Autre exemple : le lancement par l’ONF et le CNPF de Climessences.fr, un site Internet qui aide les forestiers à estimer les risques de dépérissement d’une espèce dans une zone donnée en fonction des prévisions climatiques, et liste 150 essences qui pourraient trouver leur place dans les forêts du futur.

    "Il ne faut pas compter sur une seule espèce miracle ! prévient Eric Sevrin. Et la solution passera aussi par l’amélioration de la gestion de la forêt. Par exemple, on se dit aujourd’hui qu’il faut desserrer les arbres, de façon progressive et régulière, afin d’éviter que leurs racines ne se fassent concurrence pour l’eau… sans non plus trop dénuder le terrain, afin d’éviter l’apparition de végétation concurrente." Pour les incendies enfin, "un peu partout, on imagine des parades, en s’inspirant par exemple des aménagements réussis il y a cinquante ans dans les Landes, comme les chemins coupe-feu", conclut-il.

    "Les calottes sont cuites", le podcast de GEO avec Météo-France sur le changement climatique


    "Les calottes sont cuites", c'est le podcast du magazine GEO avec Météo-France pour tout comprendre au changement climatique. En six épisodes ludiques et même pas tristes, on tente de démêler le comment du pourquoi ça se détraque à ce point-là. Alpinistes, scientifiques… On tend notre micro à celles et ceux qui ont le chic pour rendre tout ça plus clair. A écouter ci-dessous et sur toutes les plateformes.


    © geo.fr


     
    Partager en 1 clic :
    Imprimer ou télécharger en PDF cet article :
    Print Friendly and PDF

    Aucun commentaire :

    Enregistrer un commentaire