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Énergies renouvelables. Bientôt des éoliennes 100% recyclables ?

Publié le 15 Juin 2022 2022  

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Avec le développement des énergies renouvelables, la part de l’électricité issue de l’éolien en France devrait progresser. En 2021, elle a représenté 7,7 %, en moyenne, et jusqu’à plus de 30 % à certaines heures de l’année. Toutefois, ce développement doit s’accompagner d’une réflexion sur le recyclage des éoliennes. La filière y travaille depuis plusieurs années. Elle est aujourd’hui capable de concevoir des pâles d’éoliennes non seulement 100 % recyclables, mais également zéro déchet.

Alors que la part d’électricité produite par des énergies renouvelables va fortement augmenter dans les années à venir, les premières éoliennes sont en train d’être démantelées en France, après plus de 20 ans de service. Un changement, parfois, au profit d’éoliennes modernes, plus performantes. Mais que deviennent les éoliennes démantelées ? « Aujourd’hui, nous sommes en mesure de recycler environ 96 % de la masse totale d’une éolienne », répond Vianney de Lavernée, responsable de la RSE chez Engie Renouvelables. Nacelle, mat, fondations… Tout est pris en compte. Ces chiffres s’appuient sur les trois premières éoliennes intégralement démantelées et recyclées. « Le talon d’Achille, ce sont les pâles, qui ne se recyclent aujourd’hui qu’à 50 % », poursuit le responsable.

Des pâles zéro déchet

Pour résoudre ce problème, plusieurs industriels se sont regroupés et ont mis au point une pâle performante, éco-conçue, zéro déchet et entièrement recyclable : « C’est-à-dire qu’elle n’aura quasiment pas produit de déchet, ni lors de sa fabrication, ni au moment du recyclage », précise Vianney de Lavernée. Dans le cadre du projet Zebra, Engie et Arkema ont réuni des représentants de l’ensemble de la chaîne de valeur des pâles. Arkema, groupe français spécialisé dans la chimie des matériaux, a développé une résine innovante, qu’il est possible de travailler à basse température. Cette innovation permet aux acteurs du recyclage de séparer facilement les matériaux composites et ainsi de recycler la pâle en intégralité grâce à un moyen simple et économe en énergie. Un prototype de 62 mètres a été fabriqué en février dernier et les tests grandeur nature ont débuté.

Une filière qui se structure

Vianney de Lavernée (au centre), devant le premier prototype de pâle éolienne,
produite par LM Wind dans le cadre du consortium Zebra. | ENGIE

La conception de cette pâle entièrement recyclable est un atout de taille pour la modernisation et l’agrandissement du parc éolien français. « À l’horizon 2025, nous devrons démanteler entre 60 et 100 éoliennes par an, pour les remplacer le plus souvent par des éoliennes plus performantes, prévoit Vianney de Lavernée. Nous savons démanteler une éolienne. Il n’y a pas de matériaux dangereux et la filière de recyclage se structure au niveau européen, c’est une vraie force. » En Europe, la filière éolienne a proscrit l’enfouissement des déchets issus des énergies renouvelables : il est ainsi interdit dans les 27 pays de l’Union d’enfouir des pâles d’éolienne. Dans le cadre de règles harmonisées, le responsable n’exclut pas d’envoyer certaines pâles en Allemagne, en Espagne ou en Belgique : « Des pays plus en avance que nous, dont nous pouvons bénéficier de retours d’expérience ».

Favoriser le réemploi

Outre le recyclage, Engie réfléchit aussi au réemploi de certaines pièces, afin d’améliorer encore le bilan carbone de l’éolien. Ce dernier est déjà plus faible que celui du nucléaire, si l’on tient compte de l’ensemble du cycle de vie de l’éolien, c’est-à-dire en prenant en compte la fabrication, l’assemblage, le démantèlement et le recyclage. « Selon le Giec, l’éolien produit environ 11 g de CO2/kwh contre 12 g pour le nucléaire », chiffre Vianney de Lavernée. Demain, si certains éléments d’une éolienne sont toujours performants et peuvent être réutilisés sur une nouvelle éolienne, la performance environnementale sera encore meilleure. Idem, un marché se développe pour utiliser des éoliennes de première génération sur d’autres sites, avec plus de vent : allonger la durée de vie des turbines, c’est aussi préserver l’environnement.

© ouest-france.fr avec Engie

 

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