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  • Un trou hors-norme s'est creusé dans la couche d’ozone boréale en raison de températures trop élevées

    Publié le 01 Octobre 2021


    Lien vers l'article original: ici



    Au printemps 2020, alors que le monde avait les yeux rivés sur la propagation d'un nouveau coronavirus, un trou inhabituel s'est creusé dans la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique. Le résultat de températures record sur le Pacifique nord, quelques semaines plus tôt, nous apprennent aujourd'hui des chercheurs.


    [EN VIDÉO] La couche d'ozone surveillée par les satellitesEn absorbant le rayonnement ultraviolet
    du Soleil, la couche d’ozone protège les êtres vivants à la surface de la Terre.
    Elle est indispensable. Mais des scientifiques ont observé dès le milieu des années 1970,
    une inquiétante diminution de sa concentration dans la stratosphère sous les effets délétères
    des fameux CFC (entre autres). Depuis le protocole de Montréal (1987), qui a abouti à une prise de
    conscience internationale, des mesures ont été prises pour soigner le problème.
    Le « trou dans la couche d’ozone » est-il en voie de guérison ? Il semble que oui.
    Des satellites surveillent les fluctuations de ce gaz dans la haute atmosphère,
    sous l’influence du Soleil et des activités humaines…

    Chaque année au printemps, il se creuse, au-dessus de l'Antarctique, un trou dans la fameuse couche d’ozone qui protège la Terre. Au printemps austral, s'entend. C'est-à-dire à partir du mois de septembre. En cause, un vortex stratosphérique qui appauvrit, localement mais sévèrement, la couche d'ozone dans la région. Du côté de l'Arctique, en revanche, ce vortex polaire est généralement trop chaud pour qu'apparaissent des nuages stratosphériques, ingrédient-clé du processus de destruction de l'ozone.

    Pourtant, au printemps 2020 -- le printemps boréal, cette fois --, les météorologues ont signalé un trou record dans la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique. Et les scientifiques se sont alors interrogés quant à son origine. Aujourd'hui, des chercheurs de l’université de Pékin (Chine) avancent que le phénomène a pu être provoqué par des températures record à la surface du Pacifique nord durant les mois de février et de mars.

    Les travaux des chercheurs reposent à la fois sur des données satellites et sur des simulations. Sur des expériences de sensibilité menée à partir d'un modèle climatique à longue portée. Ces dernières ont permis d'éclairer la chaîne des événements qui a conduit à ce trou hors-norme dans la couche d'ozone arctique.


    Les CFC toujours en cause


    Au fil de leur étude, les chercheurs expliquent que des températures de surface de la mer exceptionnellement chaudes ont contribué à affaiblir l'onde planétaire qui aide à transférer la chaleur des tropiques vers les pôles et l'air froid des pôles vers les tropiques pour maintenir l'équilibre atmosphérique. Résultat, la dépression des Aléoutiennes, une grande dépression atmosphérique localisée près du golfe de l'Alaska chaque hiver, a été perturbée. La température des vents d'ouest est descendue. Et un vortex polaire stratosphérique particulièrement froid et persistant s'est développé entre février et avril 2020, permettant la formation de nuages ​​stratosphériques polaires qui favorisent les réactions chimiques à l'origine de la destruction de la couche d'ozone.

    Rappelons que la couche d'ozone est cette concentration gazeuse qui absorbe une grande partie du rayonnement ultraviolet nocif qui nous arrive du Soleil. Les scientifiques ont découvert, il y a quelques années, que l'usage de certains produits chimiques -- les chlorofluorocarbures (CFC) par exemple -- avait la capacité de dégrader cette couche d'ozone. Leur usage a, depuis, été interdit. Mais ils restent présents dans notre atmosphère.

    Ce que la formation d'un trou record au-dessus de l'Arctique au cours du printemps 2020 montre donc, c'est que ces substances sont toujours capables de provoquer un grave appauvrissement saisonnier de la couche d'ozone. Et que cela pourrait bien se reproduire à l'avenir, notamment si les températures de la surface du Pacifique nord devaient à nouveau présenter de fortes anomalies. Des anomalies dont les scientifiques ignorent encore si elles sont imputables à une variabilité naturelle ou au réchauffement climatique anthropique. Mais ce dernier ne semble, quoi qu'il en soit, pas bon non plus pour la santé de notre couche d'ozone.



    © Nathalie Mayer pour futura-sciences.com


     
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