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  • La création d’un label vert européen pour le nucléaire provoque de nombreuses réactions


    Publié le 07 Février 2022 2022  

    Lien vers l'article original: ici


    La centrale de Civaux (Vienne), en FRance - Photo d'illustration Stéphane MAHE / REUTERS

    Les commissaires européens ont approuvé, mercredi 2 février 2022, une liste de critères permettant de classer comme « durables » les investissements dans des centrales nucléaires ou au gaz pour la production d’électricité. Le gouvernement autrichien a annoncé son intention de porter plainte contre ce projet.

    La Commission européenne a provoqué mercredi 2 février 2022 la colère d’organisations écologistes en créant un label « vert » pour les centrales nucléaires et au gaz, reconnaissant, sous certaines conditions, leur contribution à la lutte contre le changement climatique.

    Le gouvernement autrichien a annoncé mercredi 2 février 2022 son intention d’engager une action en justice contre la création par la Commission européenne d’un label « vert » controversé pour les centrales nucléaires.

    « Nous allons préparer le terrain juridiquement dans les prochaines semaines et si cette taxonomie prend effet, alors nous lancerons une procédure devant la Cour de justice de l’UE », a déclaré à la presse la ministre de l’Environnement Leonore Gewessler.

    Le Luxembourg s’est dit prêt à se joindre à cette plainte.

    Un projet qui divise les 27 États membres


    Le projet divise les 27 États membres de l’UE mais est cependant défendu par la France, qui veut relancer sa filière nucléaire, et de nombreux pays d’Europe centrale, comme la Pologne ou la République tchèque, qui doivent remplacer leurs centrales à charbon très polluantes.

    Le texte doit aider à mobiliser des fonds privés vers des activités réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Il s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050. Pour l’atteindre, Bruxelles juge indispensable une contribution du nucléaire, qui n’émet pas de CO2, et des centrales au gaz, moins émettrices que celles au pétrole ou au charbon.

    « Nous devons utiliser tous les outils à notre disposition, car nous avons moins de 30 ans pour y parvenir », a expliqué la commissaire européenne aux Services financiers, Mairead McGuinness.

    L’exécutif européen estime que les énergies renouvelables, déjà labellisées par Bruxelles et qui restent une priorité, ne pourront pas, à elles seules, répondre à la demande croissante d’électricité, en raison de leur production intermittente. D’où le besoin, à titre transitoire, de favoriser aussi l’investissement dans des moyens stables et pilotables.

    La colère des écologistes


    Faire partie de cette classification permet une réduction des coûts de financement, cruciale pour les projets concernés et pour les États voulant les soutenir. Mais les écologistes rejettent le gaz, énergie fossile émettrice de CO2, et le nucléaire, en raison de ses déchets radioactifs et du risque d’accident.

    « Avec cette proposition à courte vue, la Commission mine considérablement la crédibilité de l’UE », a réagi l’eurodéputé vert Damien Carême.

    Greenpeace a dénoncé « le plus grand exercice de + greenwashing + de tous les temps » et « une tentative de hold-up ». « On essaie de détourner des milliards d’euros qui étaient destinés aux renouvelables », a affirmé Ariadna Rodrigo pour l’ONG.

    « L’énergie nucléaire n’est ni « verte » ni durable. Je ne peux pas comprendre la décision de l’UE », a également réagi le chancelier autrichien conservateur Karl Nehammer sur son compte Twitter.

    « Le gouvernement allemand rejette une telle classification. Nous sommes opposés à ce que l’énergie nucléaire soit qualifiée de durable », a répété un porte-parole à Berlin.

    L’Allemagne, qui opère toujours des centrales à charbon, mise sur l’essor des éoliennes et du solaire, ainsi que sur de nouvelles centrales au gaz pour assurer son approvisionnement, en dépit des critiques sur sa dépendance à la Russie.

    L’Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède ont de leur côté contesté l’inclusion du gaz.

    Quatre mois pour rejeter le texte


    Mairead McGuinness a assuré que le texte apportait de la « transparence ». Il oblige en effet les entreprises à déclarer l’ensemble de leurs activités gazières et nucléaires, permettant aux investisseurs qui le souhaitent de les exclure de leur portefeuille.

    Il impose des conditions strictes à la labellisation du nucléaire et du gaz, notamment une limitation dans le temps et l’obligation de recours aux meilleures technologies disponibles.

    Pour la construction de nouvelles centrales atomiques, les projets devront avoir obtenu un permis de construire avant 2045. Les travaux permettant de prolonger la durée de vie des centrales existantes devront avoir été autorisés avant 2040.

    Concernant le gaz, la Commission impose un plafond d’émissions de CO2 : moins de 100 g par kWh, un seuil inatteignable avec les technologies actuelles selon des experts. Mais, une période de transition est prévue, et les centrales obtenant leur permis de construire avant le 31 décembre 2030, verront ce seuil relevé à 270 g, à condition qu’elles remplacent des infrastructures beaucoup plus polluantes.

    Durant une période de quatre mois, le Parlement européen pourra rejeter le texte par un vote à la majorité simple. Le Conseil européen pourrait aussi théoriquement s’y opposer, à condition de réunir 20 États membres, ce qui paraît hors de portée.


    © ouest-france.fr avec l'AFP

     
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