hit counter

Meta Tag Generator

Touchepasmaroche-mere Touchepasmaroche-mere


  •     ACCUEIL    
  • COP28 : qui aurait pu prédire une telle issue ?

    Publié le 20 Décembre 2023  



    Lien vers l'article original: ici


    La COP28 à Dubaï vient de se terminer et c’est l’heure du bilan. La présidence de la COP a annoncé un accord historique, mentionnant les énergies fossiles. La presse française s’est immédiatement emparée de la nouvelle en en faisant un gros titre, reprenant mot pour mot la communication de la présidence de la COP28. Mais le diable se cache dans les détails. Et ici, il y a beaucoup de détails. »

    S’il est facile de déclarer “que les COP ne servent à rien”, la réalité est bien plus complexe et d’innombrables sujets y sont abordés, sujets qui n’avanceraient jamais autant sans ces COP. Où en sommes-nous depuis la COP27 ? Avons-nous encore une chance de maintenir un réchauffement mondial à +1.5°C depuis le début de l’ère industrielle ?

    Retour dans cet article sur les sujets incontournables : sortie des énergies fossiles où chaque mot compte (phase out, phase down, unabated, etc.), pertes et préjudices, global stocktake, le fonds d’adaptation, la finance climatique, le “Heath Day”… deux longues semaines aussi épuisantes que passionnantes à suivre.

    Avant propos


    La COP28 a été entachée par de nombreux scandales avant et pendant les négociations. La compagnie pétrolière des Emirats Arabes Unis qui se sert de la COP28 pour négocier des contrats pétroliers, les 2 500 lobbyistes de l’industrie fossile sur place, le chef de l’OPEP qui demande à ses membres de refuser tout accord ciblant l’énergie fossile… une COP dite inclusive mais où seulement 15 femmes chefs d’Etat participent à la COP sur 133 personnes.

    Crédit : Careinternational.org.uk

    Le Sultan Al Jaber, président de la COP28, s’est aussi permis la première semaine des négociations de déclarer qu’il n’y a pas de preuve scientifique derrière la demande de sortir des énergies fossiles… avant d’ajouter que la sortie des énergies fossiles signifierait que le monde retourne à l’âge des cavernes.

    Deux remarques à cela. La première, la menace du retour à l’âge de pierre ou des cavernes est un grand classique des discours de l’inaction climatique. Cela permet de faire peur à la population et de freiner tout changement structurel. Ensuite, il y a bien sûr des preuves scientifiques de la nécessité de réduire tout de suite et drastiquement la production d’énergies fossiles. Une centaine de scientifiques ont publié une lettre ouverte dès le lendemain pour le rappeler et cette lettre comporte plus de mille signataires une semaine après.

    Le président de la COP28 peut en revanche jouer sur les mots, car il existe bien des scénarios où les énergies fossiles joueraient un rôle dans la transition énergétique afin de tendre vers la neutralité carbone, même dans des scénarios où le réchauffement mondial serait de +1.5°C. Ces scénarios sont même présents et synthétisés dans le dernier rapport du GIEC. Non seulement ces scénarios prévoient une baisse drastique de la production des énergies fossiles, mais ils sont hautement hypothétiques car ni la capture ni la séquestration de carbone ne répondent aujourd’hui aux promesses.

    En effet, d’après le dernier rapport du Global Carbon Project 2023, les niveaux actuels d’élimination du dioxyde de carbone basés sur la technologie (c’est-à-dire à l’exclusion des moyens fondés sur la nature tels que le reboisement) s’élèvent à environ 0,01 million de tonnes de CO2, soit plus d’un million de fois inférieur aux émissions actuelles de CO2 fossile.

    Quand les émissions mondiales de CO2 sont encore en hausse en 2023, doit-on vraiment compter sur des paris technologiques hautement hypothétiques et faire confiance aux entreprises fossiles qui mentent depuis des décennies sur leurs activités et les conséquences qu’elles ont sur le réchauffement climatique ?

    Les émissions mondiales de CO2 en hausse en 2023.
    Crédit : Global Carbon Projet, 2023

    La COP28 n’est pas là pour tout solutionner


    L’ONU n’est pas un gouvernement et ne peut, par conséquent, rien imposer aux pays. Les Etats sont souverains. “Accuser les COP, et donc 198 pays, de ne pas tout régler quand on arrive déjà pas à s’entendre entre nous, c’est assez hypocrite“, déclare un spécialiste des négociations climatiques pour Bon Pote.

    Les COP donnent le momentum et cadre international pour agir ensemble efficacement et équitablement, et ne servent pas de satisfecit pour se dire que le problème va se régler tout seul. Ce qui est certain, c’est que les engagements actuels des Etats sont très insuffisants, comme le rappelle le dernier rapport 2023 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions de l’UNEP.

    Dans l’état actuel des choses, la mise en œuvre intégrale des contributions déterminées au niveau national (CDN) inconditionnelles faites dans le cadre de l’Accord de Paris mettrait le monde sur la bonne voie pour limiter la hausse des températures à 2,9 °C par rapport aux niveaux préindustriels au cours de ce siècle. La mise en œuvre intégrale des CDN conditionnelles ramènerait cette hausse à 2,5 °C.


    En outre, il est facile de pointer du doigt les Saoudiens, les Chinois, les Indiens ou les Américains qui feraient tout pour bloquer les négociations et organiser la sortie progressive des énergies fossiles. Il est en revanche un peu moins aisé de faire une auto-critique de la France ou de l’Europe, pourtant très loin d’être irréprochables. Plus globalement, comment peut on espérer qu’un pays très pauvre qui repose sur les énergies fossiles signe un engagement contraignant sans autre solution pour les besoins vitaux de sa population ?

    A nouveau, les COP sont l’un des rares endroits où l’on entend les voix des pays du Sud et où la justice climatique est évoquée. Prenez simplement les discussions climatiques en France, dans les médias où dans les discours politiques, ce n’est quasiment jamais à l’agenda. Les pays du Sud y viennent avec l’espoir d’y obtenir quelque chose. Ils ont bien plus de poids aux COP qu’à Davos ou à l’OMC. Oui, il faut attendre plus des COP, mais en attendre un miracle, c’est ne pas comprendre la complexité des négociations climatiques.

    A lire : les négociations de la COP26 et de la COP27

    Le fonds des Pertes et Préjudices enfin créé


    L’expression pertes et préjudices est utilisée pour décrire la manifestation des impacts du changement climatique qui ne sont pas ou ne peuvent pas être évités par les efforts d’adaptation et d’atténuation (c’est-à-dire la réduction des émissions). Beaucoup considèrent les Loss and Damage (pertes et préjudices) comme le 3e volet important de la politique du changement climatique, avec l’atténuation et l’adaptation.

    Attendu depuis plus de 10 ans, le fonds des Pertes et Préjudices a été créé dès le premier jour de la COP28. Une décision forte le premier jour pour envoyer un signal et créer une dynamique pour le reste de la COP. D’après Stefan Aykut, spécialiste des négociations internationales et auteur de Gouverner le climat, ce n’est pas une surprise :

    Depuis la conférence de Paris en 2015, les sommets sur le climat ne sont pas seulement conçus pour produire des textes juridiques, mais aussi pour élaborer des récits et des symboles afin d’influencer les attentes des politiciens, des investisseurs et des sociétés civiles

    Les récits et les symboles sont importants dans la nouvelle gouvernance climatique parce que (1) l’architecture de l’Accord de Paris est volontaire. En l’absence d’engagements contraignants, la mise en œuvre repose sur des facteurs “doux” tels que la pression et la confiance du public. (2) Les messages positifs ont également été identifiés comme essentiels pour influencer les entreprises et les investisseurs


    Dès sa création, les Emirats Arabes Unis ont abondé le fonds de 100 millions de dollars, suivi par l’Allemagne pour le même montant et la France pour 100 millions d’euros. Au 9 décembre, les pays avaient promis environ 700 millions.

    Un montant cependant ridicule comparé aux estimations du coût économique des pertes et préjudices dans les pays en voie de développement qui vont de 290 à 590 milliards de dollars d’ici 2030. D’autant plus ridicule si l’on compare ce chiffre aux centaines de milliards de profits des entreprises d’énergies fossiles réalisés chaque année

    Le premier “Health Day” d’une COP


    Le 3 décembre s’est tenue la première journée entièrement dédiée aux enjeux de santé au sein d’une COP (COP28 Health Day). L’occasion de mettre sous les projecteurs les liens entre changements climatiques et santé en annonçant la signature par plus de 120 pays d’une Déclaration sur le Climat et la Santé, qui reconnaît la menace que représente le changement climatique pour la santé, les bénéfices sanitaires que représenteraient des réductions massives et rapides des émissions de gaz à effet de serre, et la nécessaire transformation des systèmes de santé en vue de leur résilience et leur décarbonation.

    La journée a également vu l’annonce de la mobilisation d’1 milliard de dollars par des gouvernements, des institutions internationales et des acteurs non étatiques sur les enjeux santé-climat. Dans un contexte où la reconnaissance de la crise climatique comme une crise sanitaire ne s’est que trop fait attendre, l’initiative, accompagnée de sa Déclaration, ne peut en soi qu’être une bonne chose.

    Selon Kévin Jean, maître de conférences en épidémiologie au Conservatoire national des arts et métiers à Paris, il faut rester lucide : “une telle Déclaration sans engagements climatiques forts (et respectés!) des mêmes États signataires tient du vœu pieux. Et à y regarder de plus près, la Déclaration elle-même peut sembler en demi-teinte : accent mis très largement sur l’adaptation plutôt que l’atténuation, aucune mention des énergies fossiles…

    Des gouvernements fautifs ?


    Ajouter à cela qu’elle n’a été signée que par 124 pays, avec des absents de poids, notamment l’Inde, ou quelques un des géants des énergies fossiles (Russie, Arabie Saoudite, Qatar). Une Déclaration qui, si elle n’est pas contraignante, reste engageante : reste à espérer que la reconnaissance des liens entre santé et climat puisse servir d’appui, notamment à la société civile, pour exiger des politiques climatiques à la hauteur.

    Au vu de l’imbrication des enjeux climat et santé, on peut considérer les gouvernements comme doublement fautifs vis à vis de leurs populations : fautifs de ne pas les protéger face aux risques existentiels de demain, mais également fautifs de ne pas mettre en place des politiques climatiques qui permettraient d’améliorer dès aujourd’hui la santé publique.

    Le bilan mondial, l’un des résultats les plus attendus de la COP28


    Le bilan mondial (Global Stocktake, GST) est un point de contrôle quinquennal qui a été convenu dans l’Accord de Paris de 2015. Son objectif est d’aider les gouvernements à suivre et à évaluer leurs progrès en matière d’action climatique et à renforcer l’ambition climatique au fil du temps. Le GST se concentre sur trois aspects : l’atténuation, l’adaptation et le financement.

    Le bilan mondial n’évalue pas les progrès réalisés par les différents pays individuellement, mais l’effet global des mesures prises jusqu’à présent, ce qui incite les États à revoir à la hausse leurs propres objectifs nationaux, appelés “contributions déterminées au niveau national” ou “CDN”. C’est prévu depuis l’Accord de Paris, dont vous pouvez lire les détails dans cet article.

    Une fois le bilan mondial achevé, les pays auront deux ans pour soumettre à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) leurs contributions déterminées au niveau national mises à jour et décrivant les mesures qu’ils entendent prendre pour renforcer leur action. La deuxième révision des CDN aura donc lieu d’ici 2025 et la COP30, et deuxième bilan mondial aura lieu lors de la COP33 en 2028.

    Comprendre les termes phase down / phase out / abated/unabated


    Mettre toutes les énergies fossiles dans le texte final est au cœur de toutes les attentions et négociations. Mais qu’elles soient mentionnées n’est pas une fin en soi, car cela dépend des mots qui accompagnent cette présence. Ainsi, et depuis Glasgow, les négociations portent entre autres sur les tournures suivantes : fossil fuel “phase out”, “phase down”, et “unabated”.

    Il n’y a pas de définition officielle sur ce que signifie “phase out”. Les avis oscillent entre “sortie définitive”, donc plus d’énergies fossiles, et une réduction très importante. L’expression “phase down” pourrait quant à elle être traduite par une simple réduction de la production d’énergies fossiles, sans en indiquer le montant.

    Si ces expressions ne sont pas claires pour vous, c’est probablement normal, car ce n’est également pas clair pour certains scientifiques. Phase out = plus du tout d’énergies fossiles, dès 2050 ?

    Comme le rappelle Glen Peters, il n’existe pas de scénario pris en compte par le GIEC avec un réchauffement mondial limité à +1.5°C où les énergies fossiles disparaissent à 100%. Ce point est évoqué dans le chapitre 6 du 3eme groupe de travail du GIEC, où l’avenir des énergies fossiles est évoqué :

    L’utilisation mondiale de combustibles fossiles devra diminuer considérablement d’ici 2050 pour limiter le réchauffement à 2°C (>67%), et elle devra diminuer substantiellement d’ici à 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5°C (>50%), avec un dépassement nul ou limité. (confiance élevée)


    Si les termes restent flous, c’est aussi parce qu’ils contentent la majorité des Etats et permettent ensuite de jouer sur les mots. Il est certain que “réduction de la production d’énergies fossiles par X% d’ici 2050 et X% d’ici 2030” serait beaucoup plus clair… et bien plus engageant. Sans trajectoire, et juste une date, les Etats et entreprises exportatrices d’énergies fossiles pourraient très bien continuer leurs activités jusqu’en 2049 sans changement structurel, puisqu’elles “auraient le temps”.

    Unabated / Abated


    L’expression “Unabated” correspond aux émissions de gaz à effet de serre par la combustion d’énergies fossiles, en l’occurrence le charbon, le gaz et le pétrole. “Abated” signifie que ces infrastructures sont accompagnées par des technologies de capture et/ou de séquestration du carbone. L’enjeu est ici de savoir dans quelle proportion. Des discussions ont lieu sur le sujet depuis la COP26 à Glasgow, et ce fut la même chose lors de la COP27.

    Ces expressions ont par ailleurs été inscrites 5 fois dans le résumé pour les décideurs du 3e volet du dernier rapport du GIEC, celui portant sur les solutions. Une définition est même donnée en note de bas de page : “pour que les émissions soient considérées comme “réduites” (abated), il faut qu’au moins 90 % des émissions de combustibles fossiles provenant des centrales électriques soient capturées et que 50 à 80 % du méthane provenant de l’approvisionnement en énergie soit capturé“

    Source : Résumé pour les décideurs, WG3, page 28

    Des chercheurs ont depuis tenté de donner une définition exacte des termes. Il est indispensable qu’une définition claire soit connue et partagée par tous les Etats afin d’éviter de justifier la continuité d’activités très émettrices de GES.

    Que dit l’Accord final ?


    Au début des négociations, plusieurs options sont posées sur la table. Nous avons même eu droit à une option avec “a phase out of fossil fuels in line with best available science”, ce qui signifie une sortie des énergies fossiles, comme l’option 1 ci-dessous.


    A 48h de la fin officielle de la COP28, nous étions déjà dans un tout autre monde. Le texte temporaire proposé par la présidence avait déjà fait enlever les mentions de “phase out” et “phase down” des énergies fossiles, laissant “la possibilité” aux Etats de baisser la production et la consommation d’énergies fossiles.


    Et voici la version finale du texte, publiée dans la nuit du 13 décembre. Voici ci-dessous une analyse des points principaux (tout en rappelant que chaque page de l’Accord mériterait un article dédié) :

    • La proposition de “reducing both production and consumption of fossil fuels” est passée à “transitioning away”, c’est-à-dire de “réduire la production et la consommation d’énergies fossiles” à “engager une transition”. Beaucoup plus vaste, moins contraignant.

    • Le gaz et le pétrole ne sont toujours pas mentionnés explicitement.

    • Le gaz pourrait en revanche tout à fait correspondre à “transitional fuels“ pour assurer la “sécurité énergétique”. La fameuse énergie de transition dont chaque nouvelle infrastructure nous éloignerait de l’Accord de Paris ? L’avocat Seb Duyck a souligné à juste titre que ce sont les mêmes mots utilisés par la compagnie pétrolière nationale des Emirats Arabes Unis ADNOC… ce qui devrait inquiéter tout le monde.

    • Le texte indique “calls on”, donc “invite” les Etats à faire des efforts. Le terme “calls on” est très faible dans le jargon des COP. La suite est tout aussi intéressante : il insiste sur la souveraineté des Etats, “faire des efforts, de façon souveraine”. La mention de responsabilité commune mais différenciée n’apparaît pas (Common But Differentiated Responsabilites).

    • Pas de cible particulière pour la baisse des émissions de méthane. C’est pourtant un élément clef pour la neutralité carbone, comme l’avait souligné le rapport du GIEC. Les autres gaz comme le protoxyde d’azote ou les gaz fluorés ne sont plus dans la version finale.

    • Le texte actuel invite les parties à tripler les capacités de production d’énergies renouvelables d’ici 2030 et à doubler l’efficacité énergétique. Il reconnaît également que les coûts des énergies renouvelables diminuent rapidement.

    • Concernant le charbon, pas vraiment d’amélioration depuis la COP27 : ” Accelerating efforts towards the phase-down of unabated coal power”. Vous savez maintenant que ce vocabulaire n’engage pas à grand chose

    • Les solutions technologiques ont une place prépondérante dans l’accord. Commentaire d’Arnaud Gossement, Avocat et professeur associé à l’université Paris I Droit de l’environnement et de l’énergie : “la capture et le stockage de carbone est la grande gagnante de cette COP28, et qui servira surtout à extraire les dernières gouttes de pétrole”.

    • Concernant l’adaptation, le texte a été réduit et ne contient plus de formulation sur les objectifs et les délais, ni sur les conclusions du GIEC selon lesquelles il existe des limites à l’adaptation.


    Le manque de soutien financier est également criant, notamment pour tenir les objectifs de sortie des énergies fossiles. Les promesses faites sont dérisoires et ne permettent pas de financer la transition prévue par l’Accord de Paris, alors que nous en avons les moyens. Les pays du Nord ont ici une lourde responsabilité, en prenant en compte leurs émissions historiques et leurs capacités à financer la transition.

    Si nous reconnaissons que tout le monde est responsable du réchauffement climatique, rappelons que tout le monde n’est pas responsable à la même échelle et surtout n’a pas les mêmes capacités financières pour réussir sa transition. Cela sera l’une des priorités de la COP29

    Tout reste à faire


    Difficile de résumer une COP, l’avant, le pendant et les déclarations suivant la signature de l’Accord en un article. Certains parleront d’un accord historique qui mentionne les énergies fossiles. D’autres diront que c’est beaucoup de bruit pour rien, de la “novlangue”, et que les pays exportateurs d’énergies fossiles ont eu ce qu’ils voulaient.

    Il aura fallu attendre la COP26 pour voir une énergie fossile, le charbon, être mentionnée dans un accord. Lors de la COP28 à Dubaï, ce sont cette fois les énergies fossiles qui sont mentionnées, sans que les mots gaz et pétrole n’apparaissent. Un “progrès” notable, prenant en compte le chemin pour y arriver. Mais à l’heure où les énergies fossiles font des millions de morts chaque année, il est normal d’exiger plus. En l’état actuel des choses, certains pays insulaires disparaitraient, et ils l’ont fait savoir.

    John Kerry en pleine discussion à la COP28 avec les Saoudiens sur les termes exacts concernant les énergies
    fossiles dans le texte final. Crédit : Fiona Harvey sur X

    L’accord final contentera beaucoup de monde, notamment dans les pays riches, et pour cause. Il est possible de faire du cherry-picking, de choisir ce qui vous arrange, y compris de continuer à produire des énergies fossiles. Mais le texte reste vague sur la mise en œuvre en termes d’obligations et surtout de financements (équitables) nécessaires. La transition écologique n’aura jamais lieu si ces deux éléments ne sont pas pris en compte.

    Le scientifique Glen Peters est allé jusqu’à appeler la COP28 “Conference of Petrostates” (COP). Allez savoir si cela changera à la COP29 qui aura lieu à Bakou en Azerbaïdjan, pays dont l’économie dépend à plus de 60% de ses exportations de gaz et de pétrole et dont 97% de sa consommation d’énergie primaire vient des énergies fossiles.


    © www.bonpote.com


     
    Partager en 1 clic :
    Imprimer ou télécharger en PDF cet article :
    Print Friendly and PDF

    Aucun commentaire :

    Enregistrer un commentaire